Choisir est parfois effrayant, terrorisant, souvent déroutant, jusqu’à même en devenir paralysant. Je ne parle pas du choix entre le thé ou le café du matin, ni de celui du restaurant où vous allez pouvoir passer un bon moment entre amis. Je ne parle pas non plus des décisions cruciales que vous prenez et qui sont une question de vie ou de mort. Non, car tous ces choix-là, petits et grands, sont si simples qu’un mot en deux lettres ou en trois devrait vous suffire pour passer au choix suivant.
Je parle des choix qui vous entraînent inlassablement sur un chemin sinueux, celui des conséquences d’une décision pas si facile à assumer. Ces choix qui sont si difficiles, qu’ils vous provoquent sueurs froides et insomnies. Vous l’avez compris, je parle des choix de taille moyenne. Ceux-là, ils ne sont pas moyens comme médiocre, mais moyennement plaisants. Ils vous font tanguer votre barque tellement fortement sur le flots de vos doutes qu’ils vous en donneraient la nausée.
Car le dilemme qui se dresse devant nous face à ces choix est, lui, de taille : ils ne sont pas assez importants pour être classifiés parmi les plus grands, mais trop pour l’être parmi les petits ; ceux-là sont difficiles à prendre, car ils sont justement dans l’entre-deux. Pas celui des deux tours de l’élection du prochain Roi de France ; mais celui qui sépare deux chaises comme le métis qui est pris entre les deux feux de ses identités et à qui on demande de se positionner sur l’une des deux ; comme le choix que doit faire ce jeune garçon dont on attend de savoir s’il choisira son bras gauche ou son droit, pour le démembrement inévitable de l’été qui attend ce fils de parents alternés : choisira-t-il de passer ses vacances dans l’Aveyron avec son papa ou sur les plage de galets du Touquet avec sa maman. Choix difficile, n’est-ce pas pour ce fils de familles recomposées ?
Je les vois arriver les cyniques, me dirent que certains n’ont pas la possibilité de partir en vacances et que donc le choix n’a pas à se faire. Mais s’il vous plait, pour mon article, laissez-moi dérouler le fil de mon sujet. Je reprends.
Dans tout ce brouhaha, difficile est le choix pour celui ou celle qui fait face à cette décision de moyenne importance. Parce que, ne pas choisir revient à rester statique au pays du mouvement-levant. Même la Terre, la Terre Mère, celle de toutes les plus belles choses du monde est aussi celle du mouvement, puisqu’elle valse sur elle-même tout autour du Soleil en quatre temps. Par ennui, par dépit, mais surtout pour s’assurer de sa survie – et de la nôtre par la même occasion.
Alors comment nous, les humains, simples fourmis au royaume des géants, pourrions-nous oser rester statique devant un choix de moyenne importance alors que la grande Terre Mère, trime elle-même comme pas deux ? – d’ailleurs ça tombe bien parce que des comme elle, il n’y en a pas deux. Ce serait pas bête de se le rappeler plus souvent et d’en toucher deux mots à certains.
La réponse va peut-être vous troubler les zygomatiques pour l’éternité. Si tenté que vous puissiez tenir jusque-là : il s’agit du choix par élimination.
C’est un choix par sélection inversée. Au lieu de se focaliser sur ce que l’on va garder, on va plutôt décider de ce qui va nous quitter, pour finalement réduire au minimum les possibilités de la décision finale.
Il est ce choix qui transforme la prise de décision en un vaste jeu de « Qui est-ce ? » qui a dû rythmer votre enfance, si comme moi vous êtes un dinosaure qui a grandi dans les années 90. Vous savez, ce jeu par lequel on mène l’enquête en quête de celui qui restera le dernier. Celui dont tous les indices nous conduisent à le démasquer.
C’est surtout l’analogie presque parfaite d’une solution qui tient ses promesses pour toutes celles et ceux qui paniquent lorsque le grand moment de prendre une décision moyenne arrive.
Pour conclure, cette stratégie pourra vous aider à prendre une décision qui tout à coup devient un peu moins compliquée. Au moment par exemple de passer à table, devant le menu d’un restaurant qui comporte soixante-dix entrées et quatre-vingt-huit plats de principaux.
Ces menus interminables qui sont tels des journaux du dimanche et qui vous font pâlir à l’idée d’avoir la carte des desserts entre vos mains. Une fois que votre choix sera entériné, les maux de têtes qui y seront liés vont peut-être s’intensifier. Pour ça, je n’ai pas grand-chose à vous recommander si ce n’est qu’il faudra voir avec votre médecin qui saura bien vous conseiller.
Wissame