Deux fois par an, c’est la même rengaine. Une prise de sang est effectuée environ une semaine avant un scanner TAP (Toraco-Abdomino-Pelvien) pour contrôler si tout va bien depuis le dernier. Chaque fois, c’est dans l’attente insoutenable des résultats que les doutes s’installent dans ma tête sans avoir été invités.
L’ombre du retour de la maladie plane au-dessus de ma tête, tel un vautour qui attend que sa proie perde tous espoirs. Pourtant, j’ai passé le cap fatidique des deux ans de rémission. Est-ce que je m’inquiète pour rien ?
Dire que je ne pense plus du tout à la maladie serait mensonger de ma part. J’y pense de moins en moins, ou plutôt, j’essaie d’y penser au passé. Si mon corps porte toujours quelques stigmas des différentes opérations, c’est psychologiquement que certaines blessures tardent à cicatriser. Est-ce qu’elles cicatriseront un jour ? Il faut apprendre à vivre avec ce sentiment étrange et se reconstruire avec, aussi.
Différents scenarios s’installent progressivement dans ma tête. Toutes les questions que je me pose commencent par “ Et si… Et si… ” Et si tout se passait bien, comme à chaque fois jusqu’à présent ?
Les maux ont laissé place aux mots. Écrire c’est aussi ne pas oublier. C’est surtout se rappeler que chaque jour est une chance unique de faire mieux que le précédent.
C’est toujours la même rengaine. Il faut juste l’accepter.
Wissame