Il y a environ deux ans, je posais sur le papier les premières lignes de ce qui deviendra, au fil des mois, un manuscrit de plus de trois cents pages d’une histoire que je connais par cœur. Et pour cause : cette histoire, c’est la mienne. Mais c’est également celle de tous ceux qui ont été à mes côtés lors de mon combat contre la maladie. Pas de gnangnan, pas de faux semblants et une histoire fidèle au fil des évènements qui déroule des conversations intérieures sur la masculinité, la structure familiale, l’égo, la malbouffe, la santé et tout un tas d’autres sujets qui m’ont inspiré ce livre.
Rien ne me prédestinait à faire de mon expérience un bouquin. Il n’y a qu’à voir, lors des dix dernières années, le nombre de livres passés entre mes mains qui sont aussi nombreux que les éclipses solaires. Alors en écrire un me rapproche plus de la définition du risible que de celle de l’écrivain. Et pourtant, au forceps, je viens d’accoucher d’un livre, mon premier, après une gestation d’éléphantidé. Car oui, j’ai pris goût à cet exercice de funambule dont le fil me mène inexorablement vers l’écriture du deuxième – déjà en préparation – et qui raconte une histoire familiale quelconque, mais complexe avec de nombreux rebondissements, dans un roman psychologique qu’il me tarde de démarrer.
C’est fou.
Ce premier bouquin devient le projet le plus accompli de ma jeune carrière de créatif. Avec lui, je renoue avec un premier amour déchu. Car si les podcasts et les documentaires sont des outils formidables que je me plais à embrasser, l’écriture est le ciment de cette créativité qui a pris le pouvoir par un putsch dès mon enfance. C’est un exercice d’humilité incroyable et tellement libérateur que lui avoir tourné le dos pendant toutes ces années n’a fait qu’augmenter la puissance de son souffle, qui me propulse aujourd’hui vers une nouvelle aventure excitante et si évidente. Il m’en aura fallu du temps pour trouver ce qui m’anime dans mon for intérieur, ce souffle qui ravive la flamme de l’inspiration et celle de mon existence. Rien n’arrive par hasard.
Il y a quelques jours, j’ai remis en main propre deux exemplaires de mon manuscrit à mes parents. C’est un moment singulier, si particulier. Un moment que j’appréhendais, finalement, car l’écriture conduit forcément à la lecture de la part de ceux dont on ne connaît rien. Mais surtout de ceux que je nomme par leurs noms propres dans le bouquin. Ceux-là même qui découvrent le versant d’une histoire qu’ils croyaient connaître par cœur. Leurs retours sont encourageants, touchants et il me tarde de connaître les vôtres, dès que j’aurais trouvé une maison d’édition ou choisis le chemin de l’auto édition.
Alors dans une mise à nue de plus de trois cents pages qui m’a véritablement fait prendre conscience de ces deux folles années qui me sont tombées sur la tête, quelque chose me dit que ce n’est que le début d’une nouvelle aventure trépidante.
Wissame