L’accouchement s’est bien passé. Il était tout de même temps après deux années de gestation. Deux années éreintantes. Physiquement et mentalement. Émotionnellement aussi. Pourtant, toutes ces sensations s’éclipsent en un claquement de doigts. Quelle joie de pouvoir enfin faire sa connaissance. De le voir. De le toucher. Le caresser. Il est si beau à mes yeux. Plus beau que dans mes rêves les plus intimes. J’avais toutefois pu me faire une idée de ce à quoi il allait ressembler. Les technologies modernes nous permettent des choses impensables, il n’y a pas si longtemps de cela. Rien ne remplace le contact physique. Pouvoir le voir de papier et d’encre me fait frissonner de bonheur… Mesdames et messieurs, j’ai l’immense honneur de vous présenter mon dernier-né. Il s’appelle « La musique qui vient de mon cœur ». Sur la balance, il pèse environ 450 g pour 304 pages. Oui, vous l’aviez déjà compris, c’est mon dernier bébé créatif. Oui, vous avez bien lu. J’ai écrit un livre.
J’ai écrit mon premier livre.
Ce bouquin, il s’est fait sur un coup de tête. Ou plutôt, sur un coup de “cœur”, après avoir perçu plusieurs signes providentiels. Lorsque la providence fait appel à vous, il devient difficile de lui échapper. Alors, j’ai écrit. Chaque jour. Pendant plusieurs heures jusqu’à pas d’heures. Parfois de manière automatique. Souvent en pleine conscience. Avec une rigueur et une discipline dont je ne me savais pas capable. C’est dire si j’ai appris sur moi-même durant l’écriture. Encore plus au moment de la réécriture. Qui peut dire qu’il passe plusieurs heures par jour durant des mois à se confronter. Ses idées ; ses identités ; ses incohérences ; ses souvenirs ; ses regrets ; ses ambitions. Qui peut se vanter d’avoir le temps de se faire face ? Et parfois même le courage. Car du courage, il en faut un ‘chouia’ pour se livrer à nu comme je viens de le faire. Pour ne pas s’auto-censurer en pensant aux jugements des autres, par exemple. Écrire, je le fais depuis que j’ai environ 11 ou 12 ans. Avoir une conversation véritable avec mes démons intérieurs, je n’en avais jusque-là jamais été capable.
« La musique qui vient de mon cœur ».
Un long titre aux multiples significations. Chacun trouvera la sienne. J’ai tenté de le faire publier par une maison d’édition par pure curiosité. Aussi pour tester mon texte face à la rigueur du métier. Certainement pour gonfler un “chouia” mon égo. Les quelques réponses positives ne m’ont pas apportées entière satisfaction alors, j’ai choisi le chemin de l’auto-édition. Ma petite voix intérieure me chuchote depuis le début de l’auto-publier. Je m’éxécute, petite voix.
De quoi parle ton livre, Wissame ?
Il parle de masculinité. D’identités. De ma place au sein de ma propre famille et au sein de la société. De mon rôle de père. D’homme. De fils. De survivant par deux fois au cancer. C’est le récit de deux années de confrontation avec la maladie, dans un livre aux allures de roman initiatique. Partir sans savoir où aller. Se laisser porter par le flot des événements. Et puis trouver la paix, enfin. Après m’être fait la guerre pendant tant d’années. C’est un livre que j’espère inspirant ; parfois drôle ; parfois moins. J’espère qu’il englobe qui je suis. Qui j’étais et qui je suis devenu.
Comment se reconstruire après de tels chocs physiques et émotionnels ? Comment composer avec son corps mutilé ? Avec sa carcasse de malade qui doit rapidement rentrer dans les rangs d’une société qui n’a pas le temps pour ceux sur le bas côté ? Comment composer aussi avec les autres ? Avec ceux qui ne sont pas malades et qui se sentent coupables de ne pas l’être ? Comment réussir à exorciser son histoire pour enfin tourner la page ? Quels sont les changements majeurs qui se sont opérés ?
Le livre est dédié à mon fils, Younès. À toutes celles et ceux qui ont partagé mon chemin pendant ces deux années. J’espère qu’il vous sera utile. Quelque soit l’endroit – physique et/ou mental – dans lequel vous vous trouvez, sachez que les plus belles montagnes sont celles que l’on gravit. La vue que l’on admire depuis les sommets vaut mille fois celle que l’on imagine depuis le bas de la montagne.
Aujourd’hui, mon premier livre vient de sortir. En version papier (brochée / reliée) et digitale (e-book). Cela fait des semaines que je me bats avec mon vieil ami “le doute”, et avec ma fâcheuse tendance au perfectionnisme sans arriver à lâcher prise. Pourtant, aujourd’hui, il le faut. Il faut laisser l’oisillon déployer ses ailes pour prendre son envol. Ce projet ne m’appartient plus uniquement. Il est autant le vôtre que le mien.
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Wissame