Le peintre démarre une nouvelle toile, tandis que sa dernière création est à peine sèche. Pour préserver son allure, pour ne pas se laisser absorber par son esprit critique et être dérouté par les louanges qui gonflent son ego. Il sait qu’une roue en mouvement est bien plus facile à tourner qu’une roue à l’arrêt. Il veut garder ce flux créatif, ce impulsion du moment, ce lien puissant entre son inspiration et son exécution. Car se reposer sur ses lauriers pourrait le compromettre.
Il y a quelques jours, j’ai reçu les premiers exemplaires de “La musique qui vient de mon cœur”, imprimés pour la famille et les amis. Tenir entre mes mains mon livre, ma toile à peine sèche, est une sensation étrange. Cette fois, c’est du concret. Ce n’est plus un simple document modifiable sur mon ordinateur. J’ai pourtant l’étrange sensation qu’il s’agit du livre et de l’histoire d’un autre. Alors, avant d’attaquer ma prochaine toile, je prends tout de même quelques secondes de respiration afin de célébrer le projet le plus abouti sur lequel j’ai eu l’occasion de travailler. Et puis, dans quelques jours, viendra l’heure d’attaquer la prochaine toile. Celle qui se dessine déjà dans mon esprit.